• [tablette] KARKAT


    KARKAT, DE HOMESTUCK


    3 commentaires
  • [tablette] HoNk



    GaMzEe MaKaRa, De HoMeStUcK
    HoNk HONK honk :o)

    EdIt: J'aI aSsOmBrI lEs MaRqUeS sUr SoN vIsAgE


    2 commentaires
  • Chapitre I: La fuite



    La Guerre. Instrument de pouvoir apporté par les hommes, elle sème les graines de la famine et fauche la vie partout où elle passe. Et tandis qu'elle dévaste certains peuples, elle apporte également la félicité et la prospérité à d'autres, et cette même opulence est jalousée par les autres, qui dévorés par la jalousie, volent et dévastent ceux qui, auparavant avaient eux-mêmes volé et dévasté, et tout ça dans un cycle vicieux et sanglant qui ne semble jamais s'arrêter. Et pourtant, il arrive qu'un peuple, à force de victoires et succès, se forge un chemin vers la puissance, jusqu'à atteindre un sommet où son apogée est telle que personne ne saurait le détrôner de son trône doré.
    Tel a été le destin d'un peuple, qui après des années de combat, s'était bâti un empire à la hauteur de ses ambitions. Ayant subjugués ses ennemis malheureux, les adversaires d'un jour étaient devenus les esclaves du lendemain, et par la même occasion, les artisans de la gloire de leur maître. Ce peuple, cet empire, était né au départ d'une seule petite ville, Lodr, et son peuple s'était nommé en hommage à son berceau: les Lodriens. Et ainsi, l'Empire de Lodr avait conquit la majorité du Continent de l'Ouest, à l'aide d'une armée puissante et d'un pouvoir implacable.
    Et pourtant, le Dragon devenu trop puissant en vient à se mordre la queue, et tandis que le titan se dévore lui-même, les chacals attendent silencieusement, dans l'ombre, le moindre signe de faiblesse. Car oui, la richesse et la puissance qu'avaient aquis les puissants de cet empire n'avait d'égal que la convoitise qu'ils généraient parmi les leurs. Et la maladie du pouvoir est un vrai fléau, car intérêts personnels ont tôt fait de l'emporter sur intérêt général, et au zenith d'une période de corruption interne au sein du Grand Empire Lodrien, les yeux envieux et vengeurs des peuples dont les ancêtres avaient été opprimés se tournaient sur les frontières de Lodr. La Guerre avait été enterrée pendant bien trop longtemps, et l'heure de rendre des comptes avait sonné.



     



    Areglea, au sein de l'Empire Lodrien





    Il faisait chaud. En un temps pareil, travailler était très pénible, et c'est dans ces temps là qu'Einir, jeune garçon approchant la dizaine, aurait souhaité être à la place de son maître. Certes sa tâche n'était pas très compliqué, il ne s'agissait que de nettoyer et dépoussiérer tous les divers objets luxueux que le maître entreposait un peu partout dans sa vaste demeure. Bien sûr, sa position était presque enviable par rapport aux esclaves adultes, qui devaient se livrer à des tâches bien plus ardues. Il secoua sa vulgaire tunique pour se ventiler un peu, car la sueur lui collait à la peau. Alors, comme il passait par le centre de la demeure, après s'être assuré que personne ne le regardait, il passa les colonnes et se dirigea au centre du patio, qui lui-même était au centre de la maison. Là, demeurait un petit bassin d'eau, qui, bien que sûrement non potable, avait l'avantage non négligeable d'être fraiche. Se penchant sur le rebord, il regarda son reflet, renvoyé par l'eau calme du bassin: des cheveux châtains foncés, qui, peu dociles, refusaient de se laisser coiffer, et ainsi formaient cette espèce de coiffure en bataille, un peu hirsute. Ses yeux étaient marrons et reflétaient encore l'innocence que l'on pouvait avoir à cet âge là. Le tout formant un visage enfantin, un peu sale, un peu sauvage, mais encore libre de toute emprunte du temps. Après s'être regardé ainsi, il plongea sa tête dans le bassin et la ressortit avec une expression de plénitude. Certaines joies sont simples après tout.
    Il profita de cette sensation de fraîcheur qui circulait dans son corps, bien que temporaire, jusqu'à ce qu'il entende des bruits de pas. Mais ce n'étaient pas les pas de n'importe qui, il s'était entraîné à reconnaître ce son si caractéristiques, le bruit de sandales sur le sol dallé: son maître. Fort heureusement, il était dans son angle mort pour le moment, alors il en profita pour se faufiler rapidement en toute discrétion dans la partie couverte de la cour intérieur, à l'ombre des colonnes et du toit. Il repéré alors immédiatement un vase très joliment décoré sur un piédestal, et il fit alors mine de le dépoussiérer. Son maitre ne devait surtout pas le remarquer, où bien il verrait que sa tête était trempée et comprendrait ce qu'il venait de faire. Même si ce crime pouvait sembler bien léger, n'importe lequel de ses dérapage se transformait en faute impardonnable quand c'était lui, Einir, qui en était l'auteur. Pourquoi? Tout simplement parce que le maître ne l'aimait pas, il ne l'avait jamais aimé, et il ne serait pas trop exagéré de dire qu'il pourrait le tuer si il l'énervait trop. Après tout, les maîtres avaient droit de vie et de mort sur les esclaves, c'est la loi qui le disait. Mais les esclaves, eux, n'avaient aucun droit. Et c'était d'autant plus dommage pour Einir, car il était esclaves depuis sa plus jeune enfance, et n'avait jamais pu goûter à ce dont les plus vieux esclaves parlaient: la liberté.
    Concentré à son magnifique jeu d'acteur, qui consistait à dépoussiérer un vase qu'il avait pourtant bien nettoyé il y avait à peine une trentaine de minutes, il remarqua au bruit qu'il n'y avait pas une, mais deux personnes. Le maître avait-il un invité? Il n'osait regarder. Mais heureusement pour sa curiosité, les deux personnes étaient plongés dans une discussion qui semblait passionnante, et leur voix fortes lui donnèrent la réponse qu'il cherchait.

    " Franchement, tu imagines ça, Gaius? Des esclaves qui se rebellent, c'est vraiment insensé! Quand je pense que ce cher Albus a faillit y laissé la vie! Heureusement que notre glorieuse milice à tué tous ces ingrats rapidement.
    - Oui... Quelle tragédie, on m'a dit qu'il avait été blessé gravement à la jambe.
    - C'est ce que j'ai entendu aussi. J'espère qu'il sera rapidement de nouveau sur pieds.
    - Ces esclaves sont vraiment des ingrats. Ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont. Nous leur donnons un foyer, nous les nourrissons, nous leur donnons même des valeurs de civilisation et d'hygiène. Et pourtant, certains ont encore la folie de se rebeller, je ne comprends tout simplement pas.
    - Et tu as bien raison!
    Einir n'aimait pas quand son maître, Gaius, tenait de tels propos. Il se sentait humilié comme une bête, et pourtant il ne pouvait rien dire.
    - Je trouve que le monde d'aujourd'hui est bien dangereux, pour des citoyens honnêtes et civilisés comme nous. N'es tu pas d'accord Viteiucus, mon ami?
    - Oh, tu n'imagines pas à quel point je partage tes pensée! Tous ces..barbares qui beuglent à nos frontières... Si notre glorieuse armée n'était pas là, je ne sais pas ce que nous serions devenus. Parfois, cela m'empêche de dormir paisiblement rien que d'y penser.
    - Et pourtant, on raconte que les effectifs ont dû être réduits plusieurs fois ces dernières années, car le Sénat manquerait d'argent.
    - Manquer d'argent?? Avec toutes les contributions, de plus en plus hautes, qu'ils nous demandent, je me demande bien comment les caisses pourraient être vides!
    - Rumeur infondée ou non, toujours est-il que nos garnisons à l'Est semblent avoir des difficultés à stopper un groupe de barbares qui pillent nos fermes et nos villages en bordure.
    Einir, qui avait cessé de frotter depuis un moment, absorbé par l'écoute de la discussion, tendit l'oreille. Voici un sujet qu'il n'avait pas encore entendu.
    - Vraiment? Je n'étais pas au courant! Notre belle ville serait-elle menacée?
    - Non, il ne faut pas exagérer tout de même. Il n'y a aucune chance qu'ils passent Olbia, ça ne reste qu'une bande de barbares, ce n'est qu'une question de temps avant que notre armée les écrase.
    - Hum, oui. Mais tout de même, cela faisait bien longtemps que des barbares n'avaient pas été aussi effrontés.
    - En effet. Mais sais-tu ce que l'on m'a dit? Il parait qu'ils ne viennent du lointain Est, et que leurs yeux sont si petits et fins qu'on dirait qu'ils sont tout le temps fermés.
    - Vraiment? Quelle horreur! Voient-ils au moins comme nous?
    - Je n'en sais hélas rien, mais on raconte qu'ils boivent le sang de leur victime, et qu'ils dévorent les enfants qu'ils capture.
    En entendant ces mots, Einir sentit un large frisson lui parcourir le corps.
    - Leur existence même est une insulte à la civilisation! Vivement que notre armée les éradique tous jusqu'au dernier! "

    Absorbé par la discussion, il ne s'était pas rendu compte que les deux hommes approchaient dans sa direction. Reprenant ses esprits et prit et dépourvu, il voulu reprendre son chiffon, mais dans la panique, ses mains tremblantes agirent maladroitement et firent chuter malencontreusement le vase de son piédestal. Le bruit que causa le vase qui se brisa fut grand et, les deux hommes cessèrent sur le champs leur discussion, puis son maître, avec une expression de colère, s'avança d'un pas rapide vers lui. Paniqué, Einir s'empressa se ramasser les débris, mais soudain, une épaisse main l'agrippa par le col, et deux yeux le fixèrent avec une expression terrible.

    " EINIR! Pauvre fou! Es tu seulement conscient de ce que tu viens de faire?! Ce vase m'a couté extrêmement cher! Il venait de Pars! Et..Et tu viens de le briser avec tes sales mains puantes!
    - Je..je suis déso..
    - NON tu n'es pas désolé, pauvre incapable! Je n'aurai jamais du te recueillir, tu n'es qu'un bon à rien, et tu ne fais que créer mon malheur!
    Einir se tut, sachant que tout mot qu'il dirait serait retourné contre lui. Soudain, Gaius remarqua sa tête trempé, et son visage vira au rouge.
    - Ne me dis pas que tu as plongé ta sale tête dans ce bassin??
    Le silence et le regard fuyant furent sa réponse. La forte poigne le jeta à terre, et il sentit bientôt la douleur causée par un coup de pied dans les côtes, suivit d'un autre.
    - Tu es non seulement incapable, mais en plus tu salit l'eau si pure du bassin! Et en plus, tu as l'audace de m'humilier devant mon plus cher ami, Viteiucus!!! Prend garde à toi, jeune fou! Lorsque j'aurais réparé la terrible honte que tu viens de m'infliger devant mon invité, je réparerais l'erreur que j'ai faite il y a longtemps en te recueillant! "

    Il retourna alors d'un pas furieux auprès de son ami, qui n’avait pas prononcé mot, s'étant contenté de regarder la scène avec une expression des plus neutres, rien ne l'ayant choqué dans ce qu'il venait de voir. Einir n'osa plus regardé de leur côté, il s'empressa de ramasser les débris, avant de disparaître de leur vue, absolument terrifié de la punition que lui réservait son maître, une fois que Viteiucus serait parti. Après avoir jeté les morceaux du vase, il se contenta de se réfugier dans son espace, là où il dormait, ce qui ressemblait plus à une cellule qu'autre chose. Quelqu'un approcha, puis une voix qu'il connaissait bien s'adressa à lui, tandis que des bras chaleureux l'enlaçaient.

    " Einir, mon pauvre, tu as mis le maître réellement en colère cette fois..
    - Livia...
    Le garçon se réfugia dans l’étreinte maternelle que lui offrait la femme. Livia était une esclave de Gaius, comme lui, mais il la considérait comme sa mère, car c'était elle qu'il l'avait recueilli, dans des circonstances sur lesquelles elle restait vague, et l'avait amené à son maître. C'était elle qui s'occupait réellement de lui, vu que le maître le haïssait. Au contraire de lui, Livia jouissait des bonnes grâces de Gaius, et le maître l'emmenait souvent avec lui dans sa chambre la soir, pour des raisons qu'il ignorait. Il y avait de nombreux esclaves au service de Gaius, mais elle était la seule qui faisait attention à lui. Comme à chaque fois qu'il se faisait disputer, sa voix douce l'apaisait, mais pourtant, cette fois-ci, elle semblait plus sérieuse.
    - Einir, mon garçon, Gaius est dans une rage telle qu'il va probablement te tuer. Il en a le droit, et tu le sais bien.
    Si il ne s'attendait pas à ce que Livia soit capable d'une telle franchise, le fait d'entendre la vérité, qu'il refusait d'admettre, le fit éclater en sanglots. Les bras de la femme le serrèrent contre sa poitrine.
    - Je..je veux pas mourir! C'est tellement..tellement injuste!
    - Oui, c'est injuste Einir. Le maître ne t'a jamais aimé, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais si il t'a accepté jusque là, c'est grâce à moi. Mais cette fois-ci, même moi je ne pourrai rien faire.
    Un long silence s'installa, brisé par les sanglots du jeune garçon.
    - Et pourtant..j'ai fait une promesse.
    Il lui sembla que la voix de Livia tremblait. Il leva la tête et se rendit compte que des larmes perlaient aussi sur la joue de la jeune femme.
    - L..livia?
    - Einir, j'ai juré à ta mère que je te protégerai. Je..je ne peux pas te laisser mourir. Et pourtant..ce que je vais te demander de faire me déchire le cœur.
    - Livia? Qu'est ce que c'est?
    - Mon garçon, tu dois fuir. Tu dois quitter cette demeure et fuir Gaius. C'est peut être insensé pour un jeune garçon comme toi, mais si tu ne le fais pas, il va te tuer dans un accès de rage. Et si il ne le fait pas aujourd'hui, ce sera tôt ou tard, tu le sais bien, mais si c'est parfaitement injuste.
    Il fut prit au dépourvu. Lui? Fuir tout seul?
    - Mais..mais...si je fuis, tu vas te faire disputer!
    Elle répondit par un sourire apaisant.
    - Ne t'en fais pas, contrairement à toi, le maître m'accorde..ses faveurs.
    - Je..je vois...
    Elle se releva et posa ses mains sur ses épaules.
    - Écoute moi bien Einir. Tu vas t'échapper d'ici sans te faire voir, je sais que tu en es capable. Ensuite, tu iras sur la place du marché, et tu verras un vieil homme avec une charrue, il vient toutes les semaines à cette heure là. C'est un habitant d'un village pas loin de celui où je vivais. Parle lui de moi, et demande lui de t'amener à mon village. C'est loin d'ici et moins luxueux, mais si tu dis que tu me connais, ils t'accepteront parmi les leurs. Tu m'as compris? Tu dois le faire maintenant.
    - Euhhh..j'ai..j'ai compris.
    Elle lui offrit une dernière forte étreinte. Elle sanglotait.
    - Bonne chance Einir, ne m'oublie pas, d'accord?
    - P..promis!
    - Alors..va mon enfant, va! "

    Complètement désorienté après un tel retournement de situation en une après-midi, il ne réfléchit pas vraiment, et se contenta de faire ce que lui avait dit Livia. En passant par les cuisines, où le maître ne passait pratiquement jamais, il pouvait sortir de la demeure. C'est ainsi qu'il se fraya un passage jusque dans les cuisines en étant le plus discret. Si jamais il se faisait repérer par Gaius, il pouvait être sûr que sa dernière heure sonnerait. Comme prévu, les cuisines étaient vide, le déjeuner était passé depuis peu, et les esclaves chargés de faire le repas avaient été assigné à d'autres tâches. Toutefois, il croisa tout de même une jeune fille, au cheveux châtains clair à reflet d'or, de son âge, et habillé dans des vêtements aussi pauvres que lui: Thalia. Thalia était une jeune fille esclave de Gaius. Elle était la seule enfant avec lui. Elle s'occupait de la cuisine avec les adultes, mais était si discrète que le maître oubliait parfois qu'elle existait, raison pour laquelle elle n'avait jamais d'ennui. Elle était, avec Livia, la seule personne qui pouvait le comprendre, et ils avaient joué plusieurs fois ensemble. Mais à présent qu'il la croisait dans une telle situation, il ne savait pas quoi lui dire, et un certain gène s'installa alors. La jeune fille brisa le silence avec un petit sourire très féminin dont elle avait le secret.

    " Bonjour Einir!  
    - Ah euh..bonjour Thalia!
    - Où est ce que tu vas comme ça?
    - Euh..et bien... "

    Il finit par lui expliquer la situation, avec les mots propres à un enfant. Mais Thalia était une fille très mature et compréhensive pour son âge, et elle compris la situation. Un nouveau silence s'installa, puis elle finit par le rompre une nouvelle fois, tandis qu'elle décrochait un collier à son cou, et lui tendait.

    " Je suis triste que tu partes Einir. Mais si c'est Livia qui t'a dit de faire ça, alors je comprends. Prends ce collier. Tu reviendras hein? Alors, quand tu reviendras, je pourrais te reconnaître grâce à ce collier!
    - M..merci Thalia. Je suis vraiment triste de partir, je n'ai pas vraiment envie. Mais j'ai encore moins envie de mourir...
    - Je comprends. Fais bon voyage! "

    Elle lui déposa un bisou sur la joue, suite à quoi le jeune garçon, ayant peu de notions en romance, rougit. Puis elle partit et alors, Einir regarda le bijou qu'elle venait de lui donner: c'était un collier tout simple au bout duquel était accroché un coquillage qui s'enroulait sur lui-même. Il mit le collier puis quitta enfin la demeure en passant par l'entrée de la cuisine.

    Il sortit enfin sur la rue. Il y avait plein de monde, des citoyens et des esclaves, chacun affairés à leurs propres occupations. Il ne courut pas pour ne pas éveiller les soupçons, et marcha calmement en se mêlant à la foule jusqu'à la place du marché. Une fois arrivé, la foule était encore plus épaisse et il y avait nombre d'étals de marché, et pourtant pas la moindre trace d'une charrue. Mais finalement, après avoir laborieusement avancé dans la foule pendant plusieurs minutes, il repéra effectivement une charrue à l'autre bout. Un vieil homme y était en train d'atteler ses bœufs, visiblement prêt à partir. Il courra dans sa direction.
    " Monsieur! Excusez moi!
    Il arriva en haletant. Courir en se faufilant un passage malgré sa petite taille n'était pas chose aisée.
    - Et bien mon garçon, que t'arrives-t-il? J'ai déjà vendu tous mes produits si tu veux savoir.
    - N..non..uff..Je viens de..uff..la part de..Livia.
    - Oh. Je t'écoute. "
    Alors, il lui raconta tout. A la fin du récit, l'homme se lissa la barbe, et finit par dire d'un ton conciliant: " Monte, p'tit gars, je vais te tirer de ce pétrin. "
    Alors il monta dans la charrue, et bientôt, il quittait la ville d'Areglea où il avait passé toute son enfance, en direction de l'Est, vers l'inconnu.


    Le voyage dura plusieurs jours, et le vieil homme n'était pas bien bavard. Einir se contentait de rester dans la charrue, se servant des sacs de toiles pour s'assurer un minimum de confort. Le soir, ils s'arrêtaient à une auberge pour manger, puis dormaient à la belle étoile. La progression était laborieuse, mais le village où ils allaient était à plusieurs centaines de kilomètres d'Areglea. Mais même si le vieillard n'était pas bien bavard et qu'il connaissait même pas son nom, il put en apprendre un peu plus sur Livia. Elle venait d'un village qui avait été assimilé dans les frontières depuis peu. Et lorsque l'armée Lodrienne avait envahit leur terres, ils avaient emportés plusieurs villageois comme esclaves, et Livia faisait parti de ceux-là. Le vieillard, lui, avait appartenu au même peuple, mais habitait un village plus loin. Il apprit aussi que les villages en bordure étaient relativement indépendants, mais il devaient donner une partie de leur récolte à l'Empire, et de plus, le commerce avec les villes leur était très profitable, mais en échange de ça, ils étaient sous la protection de l'armée.
    Après cinq jours de voyage, le vieillard fit une halte, et indiqua à Einir de descendre. Il lui montra un chemin rudimentaire à travers prairies et lui dit de suivre le chemin tout droit pendant environ une heure, après quoi il attendrait finalement le village. Puis les deux se saluèrent, et Einir le remercia profondément, se rappelant au passage qu'il ne connaissait toujours pas le nom du vieillard.
    Les salutations passées et le vieillard reparti de son côté, Einir suivit les instructions de son hôte des jours précédents et suivit le chemin. Autour de lui, uniquement des prairies et des champs, rien de plus. Alors il marcha, et ses chaussures rudimentaires ne suffirent pas à cacher la douleur qu'il éprouvait en marchant sur les cailloux. C'était la première fois qu'il voyait la campagne Lodrienne, et le premier contact n'était pas des plus agréables. Et pourtant, au bout, il avait l'espoir d'une vie libre, où il n'aurait plus à craindre les foudres de son maître. Et lorsqu'il deviendrait plus grand, il reviendrait à Areglea et retrouverait Livia et Thalia, c'était cette perspective qui poussait le jeune garçon à continuer à marcher et oublier qu'il y avait quelques jours encore, il vivait en tant qu'esclave certes, mais dans un confort relatif. Il serra le coquillage du collier de Thalia dans son poing. Livia, Thalia, jamais il ne les oublierait.
    Après une bonne heure de marche sur le sentier accidenté, il vit des formes se dessiner à l'horizon, des bâtiments, et finalement il aperçut le village dans sa globalité. Il n'était pas bien grand par rapport à la ville, mais il était heureux d'arriver enfin. Il s'avança dans l'allée principale, mais quelque chose lui parut étrange. Ce n'était pas le fait que les bâtiments soient tous en bois, ni même que le village soit entouré de champs, non, ce qui clochait réellement était qu'il n'y avait pas âme qui vive dehors. Pas un bruit, pas un chat, pas un rat. Pourtant les bâtiments semblaient tous en bon état et non pas abandonnés. Où étaient tous les habitants? Aux champs? Il ne voyait pourtant personne aux alentours. S'était-il trompé de village? Il ne préférait même pas penser à cette possibilité là. Et tandis qu'il avançait hasardeusement, il eut l'impression que le sol tremblait. Il entendit un bruit sourd marteler le sol. La source du bruit venait de plus loin mais elle semblait se rapprocher. Curieux il se rapprocha, tendant l'oreille vers le sol et fermant les yeux pour se concentrer sur la provenance du bruit. Ça se rapprochait de plus en plus. Ça... Le bruit cessa alors qu'il semblait tout proche. Il sentit une ombre planer au dessus de lui. Il ouvrit les yeux, et leva lentement la tête.

    Là, devant ses yeux innocents d'enfant, une vision impressionnante se dessina. Une centaine de cavalier qui le dominaient de toute leur hauteur. Ils étaient tous en face de lui et s'était arrêtés. Einir avait déjà vu nombre de fois des soldats Lodriens, mais il était à peu près sûr qu'il ne ressemblaient pas à ça. Le soleil était derrière eux, et il lui était difficile de lever le regard sans plisser les yeux. Mais alors, il sentit un regard écrasant qui le dévisageait: le cavalier le plus en avant le dévisageait avec une expression neutre mais intimidante. Il avait l'impression d'être complètement subjugué par la présence de cet homme. Il commença à trembler sans vraiment savoir pourquoi, puis finalement, il trouva le courage de regarder le cavalier dans les yeux. C'était un homme à la peau matte et aux longs cheveux noirs hirsutes. Une barbe entourait sa bouche, qui ne s'était pas ouverte depuis le début de ce face-à-face. Plusieurs cicatrices parsemaient son visage, mais surtout, ses yeux, ils étaient fins, si fins qu'on eut l'impression qu'il étaient presque fermés. Il se rappela alors la discussion qu'avait eu son maître avec son ami: "leurs yeux sont si petits et fins qu'on dirait qu'ils sont tout le temps fermés." Il en était sûr à présent, il venait de se déplacer à l'Est du territoire, et voilà qu'il croisait un groupe de cavalier qui correspondait à la description du maître. Si le village était désert, ce n'était pas parce qu'il était abandonné, c'était parce que les habitants avaient fui peu avant en apprenant l'arrivée de ces cavaliers. Il avait toujours pensé que rien de tout ça ne le concernait, et pourtant, il était là, seul devant une centaine de barbares sanguinaires.

    Son corps fut prit d'un violent frisson. La Mort. Avait-il fait tout ce chemin pour échapper à la mort et finalement se jeter dans la gueule du loup? Et tandis que des pensées funestes traversaient son esprit, le silence écrasant se prolongeait, un puceron faisait face à une meute de loup.
    Il allait mourir.


    A suivre...

     

     

     

     

    --------------

    Voici le premier chapitre de la fic' dont je vous parlait. Alors, il est plus long que ce que j'ai l'habitude de faire, et je pense pas que tous les chapitres seront aussi longs. Y a pas mal de dialogues au début, et j'ai plus abrégé vers la fin, parce que je trouvait que le chapitre s'éternisait, et que j'étais pas en train d'écrire un roman non plus. Donnez moi vos avis! Qu'est ce que vous en pensez? Pour ceux qui m'ont encouragé, est ce que vous aimez l'univers, la façon d'écrire, ou bien est ce que vous êtes franchement déçu, ça me plairait de le savoir!


    votre commentaire
  • Bad Timing...

    Je crois que ces partiels s'annoncent plus durs que prévu...


    4 commentaires
  • OH PUTAIN, J'AI DEPASSE LES 10 000 VISITEURS DEPUIS LA CREATION DU BLOG
    J'AI AUCUNE IDEE DE CE QUE CA SIGNIFIE VRAIMENT, VU QUE J'AI JAMAIS  EU 10 000 COMS, MAIS J'AIME LES GROS CHIFFRES, AAAAAAHHHHHHHHHHH

    #l'hommeheureux


    13 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires