• Chapitre X: Colère et tristesse

     

    Zenith se réveilla. Il se leva, prit un morceau de pain en guise de petit déjeuner, et ne voulut pas perdre de temps. En sortant de la chambre, il croisa Drake, qui l'attendait.
    -Pourquoi vous m'attendez à chaque fois?
    -Je suis chargé de ta garde.
    -Je suis pas un enfant vous savez.
    -Non, mais officiellement, tu es censé être un prisonnier de guerre, on doit au moins faire ça.
    -Mmmh... Je vois
    -Sinon, tu as pris ta décision sur ce que tu allais faire?
    -Oui... J'ai décidé de continuer jusqu'au bout.
    -C'est ton choix. Mais rappelle toi qu'en dehors du QG, tu seras considéré comme un ennemi.
    -Oui, je sais.

    Ils marchèrent ainsi tous les deux silencieusement pendant un moment. Enfin, Zenith ne faisait surtout que suivre Drake, espérant qu'il l'amenait vers une sortie. Il finirent par déboucher dehors, dans le froid et la neige. Drake dit:
    -J'imagine que tu sais ce que tu as à faire maintenant
    -Oui...

    Il restèrent face à face pendant quelque minutes, se regardant comme si ils avaient le pouvoir de parler par la pensée, puis Zenith rompit le silence.
    -Drake... Vous aussi, vous avez été manipulé?
    -... J'étais dans l'armée avant. Comme beaucoup d'autres ici. J'ai été manipulé, c'est vrai. Nous avons tous été manipulés de toute façon. Mais bon, concentre toi sur ce que tu as à faire, ma vie n'a rien d'intéressant.
    -Okay
    -Allez, même si nous sommes censé être ennemis, je te souhaite quand même bonne chance.
    -Merci, à vous aussi.

    Drake ne rajouta rien et se contenta de rentrer au QG, laissant Zenith seul dans l'immensité blanche qui l'entourai. Il regarda le gps.
    -L'objectif est à un jour de marche. Dans un jour, je connaitrai enfin la conclusion de tout ceci.
    Il commença donc à marcher vers l'ouest, consultant fréquemment son gps, ne s'arretant que pour boire un coup bien que l'eau soit aussi glacée que le froid qui regnait autour de lui.

    Au bout d'un jour épuisant à marcher dans 15 centimètre de neige, il finit par arriver au lieu en question. Un grand entrepot silencieux, qui semblait abandonné.
    -Bon, apparemment c'est là. Et on va bien le savoir dans pas longtemps.
    Il entra dans le grand bâtiment. A l'intérieur, il faisait un peu sombre, le bâtiment était éclairé par les trous dans le plafond. Il semblait y avoir un sous sol, mais l'escalier était à l'autre bout de la salle. Au milieu du rez-de-chaussé, une grande plateforme métallique, et de l'autre côté, le fameux escalier permettant de descendre. Soudain il entendit des bruits de pas sur le sol métallique. Un homme approchait. Il ne l'avait pas vu en rentrant. Pendant qu'il s'approchait, Zenith put le voir avec plus de précision: C'était un homme très grand, noir de peau, et très musclé, du style armoir à glasse. A son bras droit, il avait une greffe, un gros bras métallique, de grosses griffes à la place des doigts, et des étincelles bleues autour.
    -Un bras énergétique...
    -Toi aussi ça te surprend hein...
    -Qui êtes vous?
    -C'est plutôt à moi de te demander ça.
    -... Mon nom est Zenith.
    -Qu'est ce que tu viens faire ici?
    -Ou est Worstein?
    -Worstein? Qui c'est ça?

    Zenith pensa "Merde, il n'est pas ici".
    -Et vous, vous êtes qui?
    -Edmund Kluster, appelé aussi Fury, je suis chargé de la garde de ce lieu.
    -Et qu'est ce que vous gardez dans ce lieu.
    -Ca ça ne te regarde pas. Je te laisse une dernière chance, dégage de là et je ne te ferai rien.
    -Je me suis pas tapé tout ce chemin jusque là pour rien.
    -Pfff... Tu es de l'armée n'est ce pas?
    -En effet.
    -Et bien bats toi si tu veux passer.
    -Encore et toujours se battre... Mais soit, si il le faut...

    Zenith dégaina son sabre énergétique et se prépara au combat. Il commença à attaquer, mais Fury contra avec son bras énergétique. Zenith se dit "Woaw, c'est pas de la camelote son bras". Puis Fury contre-attaqua. Zenith voulu contrer avec son sabre, mais le coup était tellement puissant qu'il fut projeté à deux mètres.
    -C'est de la force brute que tu veux? Okay...
    Il engagèrent alors un combat féroce. Au bout d'une dizaine de minutes il fut évident que personne n'allait l'emporter. Mais ils continuèrent, pendant longtemps. Au bout d'un moment, Fury dit:
    -Tu es plutôt bon.
    -Merci.
    -Tsss... Te fais pas d'illusions, c'était pas pour te faire un compliment.
    -Comment avez vous eu ce bras?

    Fury cessa momentanément de combattre.
    -C'est bien parce que tu te débrouilles bien... Il y a un petit moment maintenant, j'étais dans l'armée, comme beaucoup d'autres. J'étais un excellent soldat, et l'armée misait beaucoup sur moi. Mais pendant une bataille, j'ai perdu mon bras droit. Ne pouvant plus combattre, j'ai espéré que j'aurai le droit à un retraite bien mérité. Mais hélàs, quand je me suis réveillé, j'avais ce bras droit énergétique fixé. Il m'on dit: "Comme ça tu pourras continuer à combattre". Mais le pire à était que tout le monde avait peur de moi maintenant, je ne pouvais pas cacher ce bras. Ma famille m'a rejeté. Même ma femme... Alors j'ai été contacté par Brain, qui m'a éclairé. Je me suis exilé et j'ai rejoins les révolutionnaires. Ici, personne ne fait attention à mon bras. Nous avons tous un passé plus ou moins marqué... Mais c'est trop tard, je ne suis plus que haine, que colère, mon unique but est de verser la vengeance par ce même bras que vous autres de l'armée m'avez donné. Oui... Aujourd'hui, je ne suis plus que haine, que colère, que FURIE!!!
    Il revint à la charge, plus en colère que jamais. Il frappait encore plus fort. Zenith ne pouvait plus tenir le rythme, il s'essouflait beaucoup à esquiver et contrer les attaques de Fury. Soudain, il se rappela son combat contre Ryugami. On ne calme pas la colère par la colère. Il fit le vide dans sa tête, se concentra et se plaça dans le même état que lors du combat contre Ryugami. Il put alors voir les mouvements de Fury avec précision, il parvenait à l'esquiver et à trouver des ouverture dans sa garde. Il prenait l'avantage et le combat tournait en sa faveur. AU bout d'un moment, lorsque Fury fut essouflé, Zenith planta son sabre dans le sol et dit:
    -Je n'ai plus aucune raison de continuer ce combat.
    -Et... Pourquoi donc?
    -Nous sommes tous deux victimes des mêmes personnes. Nous entretuer serait jouer le jeu de l'armée.
    -Alors, toi aussi?
    -Oui. Je n'ai pas envie de raconter en détail, car au final je ne suis même pas sur de connaître ma propre histoire, mais j'ai été manipulé par l'armée, c'est bien la seule chose dont je suis sur. Alors, ce combat, ses raisons sont complètement absurdes. Tue moi si tu veux, mais moi je ne veux plus combattre. Je ne veux plus que mon existence soit synonyme de malheur et de mort pour les autres.

    Fury paru se relacher. Il respira un grand coup et dit:
    -Zenith, puisque c'est ton nom, tu es quelqu'un de bien. J'aimerai pouvoir être maître de moi comme tu l'est avec toi.
    -Je n'ai pas été seul. Ce sont grâce aux conseils des autres que je suis sur ce chemin maintenant.
    -Bien. Zenith, cessons d'être ennemis, soyons plutôt frère.

    Les deux homme se serrèrent la main chaleureusement. On pouvait même voir une petite larme de joie couler sur le visage si dur de Fury.
    Soudain un coup de feu retentit derrière eux. La scène se figea un instant, puis lentement, Fury tomba. Dans ses yeux, on pouvait lire l'imcompréhension, qui se reflétait dans ceux de Zenith. Son corps glissa doucement, jusqu'à ce qu'il tombe à terre. Il était mort. Dans l'embrasure de la porte, une silhouette était debout, un pistolet braqué vers Zenith, ou plutôt vers la place qu'occupait Fury quelque secondes auparavant. Tout s'était déroulé très vite, l'histoire d'une vingtaine de secondes.


    A suivre...


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  • Chapitre XI: Berceuse

     

    L'homme descendit son pistolet, et s'approcha.
    -Voyons mon cher Zenith, tu as failli laisser en vie un ennemi. Si je n'avais pas été là, tu aurai été passible de cours martiale.
    Zenith tomba à genoux, de fatigue et de désespoir. Quelques larmes coulaient sur ses joues. L'homme resta debout à quelques mètres de lui. Puis, Zenith essuya ses larmes, se releva et regarda l'homme droit dans les yeux.
    -Qui êtes vous?
    -Voyons mon cher Zenith tu ne me reconnais donc pas?

    Zenith le regarda plus en détail. C'était un homme qui devait avoir la soixantaine. Ses cheveux gris étaient lissés vers l'arrière, il avait une paire de lunettes qui rajoutait à ses yeux froids un air intelligent et à la fois sournois. Il avait un blouse blanche, plutôt propre, un pantalon de toile de marron et des chaussures en cuir bien cirées qui montraient qu'il n'était pas dans le besoin. Zenith essaya de faire un effort de mémoire. Non, il n'avait jamais vu cet homme. Il reposa alors sa question.
    -Qui êtes vous?
    -Ah la la... Tu ne vois vraiment pas? Allez, essaye de deviner.
    -Je ne me prête pas à ces jeux là.

    L'homme soupira.
    -Voyons Zenith, je suis Worstein, ton créateur!
    -Worstein??

    Zenith savait bien qu'il n'était vraiment son créateur, mais si c'était vraiment Worstein, il ne devait rien dire à propos de Daichiro.
    -Hans Worstein, fidèle à l'Armée depuis 40 ans, c'est bien moi.
    Zenith dit d'une voix froide:
    -Ah... Heureux de vous rencontrer.
    -Je vois que tu es un peu fatigué.
    -...

    Il n'avait vraiment pas envie de perdre son temps à discuter de choses futiles avec le scientifique. La question lui mordait les lèvres.
    -Pourquoi êtes vous là devant moi alors que étiez censé être retenu captif en ce lieu?
    Worstein soupira encore une fois.
    -Voyons, mon cher Zenith, tu n'avais toujours pas compris?
    -Compris quoi?
    -Cette mise en scène n'était là que pour t'aider à te mettre bien dans ta mission pour le début. Tu croyais vraiment que l'Armée organiserai une mission pour sauver juste une vie?
    -C'est de votre vie que vous parlez là.
    -Et alors? Un soldat qui quitte le champs de bataille est un soldat mort.

    Il disait ça comme si c'était quelque chose d'absolument banal.
    -Et dans ce cas, quel était le véritable objectif de la mission?
    -Tu as beau être un combattant hors-pair, tu n'es pas très dégourdi.

    Il était en train de tourner autour du pot. Il se foutait de lui. Worstein continuait à parler.
    -A ton avis, que pouvait etr...
    -Quel était l'objectif?

    Zenith l'avait interrompu sèchement. On distinguait dans sa voix une pointe d'énervement.
    -Oh, pas la peine de t'énerver. Nous avons tout notre temps.
    -Répondez!

    Worstein parut légèrement surpris, il pensa intérieurement " Tiens, c'est étrange, pourquoi est-il si énervé? Il devrait être content, sa mission à réussi avec brio."
    -Bien, puisque tu semble si pressé, pour une raison qui m'échappe, je vais te le dire tout simplement. La cible de cette mission était cet entrepôt, ou plus précisemment, l'arme qui y est développé.
    -Une arme?!
    -Tout à fait. Ici, les révolutionnaires développaient une bombe, qui est plus puissante encore qu'une bombe atomique, ou tout ce qui existe déjà. En plus, par chance, aujourd'hui seul l'homme avec qui tu t'es battu gardait l'entrepot. Nous avons suivi ta position et quand tu as commencé à approché de la cible, je suis parti en hélico afin de te rejoindre une fois la zone balayée, pour récupérer les plans de construction de cette bombe, et ensuite désactiver le modèle ici entreposer pour pouvoir que nous puissions le récupérer plus tard.
    -Alors toute cette mission n'avait que pour but la récupération d'une arme? Tous ces morts seulement pour ça??
    -Voyons, cher Zenith, c'étaient tous des terroristes, tu n'as pas à t'en vouloir.

    Zenith pensa "Une chose encore m'échappe, pourquoi avoir fait tout ce chemin alors que nous aurions pu directement atterrir en hélico? C'est vrai qu'un petit hélico personnel passe plus innaperçu qu'un gros hélico de combat, mais ça ne justifie pas. Pourquoi? Parce qu'ils manquaient d'informations? Ou bien, était-ce juste un test? De toute façon, je crois que je ne pourrais pas en tirer plus de cet homme..."
    -Mais pourquoi... Pourquoi tout cette mission juste pour une arme?
    -Tu ne comprends donc pas? Une fois que nous aurons commencé à développer ces bombes en série, nous pourons enfin porter un coup décisif à ces chiens de révolutionnaires! Notre prospérité ne sera bientôt plus entravée par ces imbéciles!!

    Il faisait à présent dos à Zenith, et on avait l'impression qu'il parlait au mur. Zenith se dit "Il part complètement dans son délire..."
    -Notre âge d'or va pouvoir enfin reprendre!! Nous allons prendre possession de toute la planète! Bientôt nous ne serons tous plus qu'une seule nation! Nous penserons tous pareil! N'est ce pas merveilleux? Et tous ceux qui résisteront seront écrasés! Ils iront rejoindre les autres dans les camps de travail!
    Il avait complètement oublié Zenith. Celui-ci pensa "Alors voilà le véritable visage de l'humanité... C'est effrayant... Il divague tellement qu'il se trahit." Zenith l'interrompit en plein discours.
    -C'était le dos n'est ce pas?
    Worstein, qui était complètement absorbé dans son délire, paru émerger d'un long rève. Il tourna la tête vers Zenith et dit simplement:
    -Hein?
    Soudain ses yeux s'équarquillèrent. Mais c'était trop tard, le coup de feu résonna dans tout l'entrepot, et la balle atteignit Worstein en plein dos. Zenith abaissa le pistolet que lui avait donné John, "Finalement il m'aura servi" pensa-t-il. Worstein tomba à genoux et articula lentement:
    -M..Mais qu'est ce que..tu as fait..abruti... Pourquoi tu..ne veux pas..comprendre... Nous aurions..pu..batir...un monde..parfait... Je..je..ne..comprends pas... Me serai-je..trompé..dans..mes calculs...
    Zenith le regarda avec mépris.
    -C'est pitoyable. Voila ce que c'est.
    La deuxième balle l'atteignit en plein tête. Worstein s'écroula misérablement par terre, gisant dans son sang.
    -Quelle vie misérable il aura mené...
    Zenith n'accorda pas de regard supplémentaire à son cadavre. Mais il s'arreta devant le corps de Fury, l'allongea bien sur le dos, et lui mis les bras en croix. Au dessus de son corps, il plaça son sabre énergétique.
    -Adieu, camarade.

    Il traversa ensuite la pièce et descendit au sous-sol. En bas, ce n'était éclairé que par quelques lumières. Un grande bombe était entreposée au milieu de la pièce. Il n'y avait pas âme qui vive. C'était silencieux, on entendait seulement les pas lents de Zenith sur le sol métallique. De l'autre côté de la salle, il y avait une cabine.
    -Surement la salle de contrôle...
    Il se dirigea vers la salle de controle lentement. En marchant, il n'arrêtait pas de penser.
    "Et dire que j'avais hâte de connaître la conclusion de tout ceci... Finalement j'aurai préféré ne jamais la connaître... Toute cette mission, toutes cette manipulation, tous ces morts, pour quoi? Pour une arme, une bombe puissante... Est ce que j'ai tué pour causer d'autres morts? Apparemment... Je suis entouré de cadavres, de morts... Mon existence rime avec la mort. Que ce soit pour ma création, pour ce que j'ai fait, pour que je suis destiné à faire, on retrouvera toujours la mort sur mon sillage... Où que j'irai, quelle que sera mon affiliation, je serai obligé de me battre, de tuer. Est ce que c'est ça que voulait dire John Mac Vish et Brain quand il disaient que je ne connaitrai jamais le bonheur ou que je suis condamné à errer dans le malheur? Je comprends à présent le sens de leurs paroles. J'ai été créé seulement pour me battre, c'est ma seule raison d'être, alors je serai obligé de me battre, je n'ai pas le choix. Je suis prisonnier de mon destin. Oui... Finalement, si on résume, je ne suis qu'une arme, une arme humaine. Ce titre de "super soldat" n'est là que pour masquer cette vérité. Je suis un instrument de mort, un instrument pensant certes, mais je reste un simple instrument. Mais pourtant, toutes ces personnes que j'ai rencontrées, Hastings, Ryugami, Mac Vish, Drake, Brain, Major, Fury... Elles m'ont considérées comme un humain. Alors qu'est ce que je dois penser? Suis-je un humain ou une arme? Qui suis-je vraiment? Que suis-je vraiment? "La réponse n'appartient qu'a toi" aurait dit Brain. Oui, Brain a dit "Ecoute ton coeur... Ses réponses seront toujours les meilleures...". Mais justement, que pense mon coeur en ce moment même? Brain n'avait-il pas dit que ma conscience n'était qu'un vaste programme? Est ce que j'ai vraiment un "coeur"? Est ce que justement mon coeur n'est pas juste un ensemble de programmes complexes?"
    Il crut entendre la voix de Brain venue de nulle part et dire "Ton coeur t'appartient Zenith".

    -Mon coeur m'appartient? Facile à dire... Mais je ne m'appartient pas moi même, alors qu'est ce que je dois faire??
    Il n'entendit aucune voix cette fois, et dut se rendre à l'évidence qu'il avait rêvé.
    "Qu'est ce que je dois faire... Je n'en sais rien... D'ailleurs, qu'est ce que je veux vraiment?"
    Un mot lui vint à l'esprit : "La liberté"
    "Oui... La liberté. Je veux être libre d'être celui que je veux, être libre de faire ce que je veux, être libre de ne pas combattre. Je ne veux plus avoir la mort à mes côtés en permanence, je ne veux pas d'un destin aussi pourri... Mais, comment?
    Comment devenir libre? Ou est la liberté? Est ce qu'il y a vraiment une notion de liberté qui puisse s'appliquer à moi? Non... C'est impossible, je le sais bien... J'ai été créé pour tuer, tout comme cette bombe. Je ne suis même pas censé réfléchir, je devrai executer tous les ordres sans poser des questions. Je pourai rejoindre les révolutionnaires... Au moins, je ne serai plus sous les ordres de l'Armée. Non... Toujours non... Ce n'est pas la solution... Où que je serai, la mort sera toujours avec moi, je ne peux me mentir à moi-même. Changer d'affiliation n'est pas la solution... Pourtant, John Mac Vish, il a fini par trouver la liberté qu'il a cherché toute sa vie. Serait-ce en mourant qu'il aurait trouvé la réponse à son combat? En mourant, il se serait libéré des attaches qui le retenait à son destin? Ce n'est pas juste ça, il y a des choses que je ne comprends pas dans l'action de John et que je ne comprendrai jamais. Mais de toute façon, je ne suis pas comme lui, je suis plus que ça, je... Non... Ce n'est pas aussi simple... Je ne sais même plus ce que je pense..."

    Il entra dans la cabine, une odeur de pussière flottait dans l'air. Dans la petite pièce, il y avait de nombreux ordinateur de contrôle et des machines complexes. Il resta debout sans bouger en fermant les yeux. Puis, des souvenirs remontèrent dans sa tête. Il se voyait quelques jours auparavant, encore insouciant profitant du confort de l'armée. Il parlait avec Gantz. Il se voyait aussi en train de trouver le sabre énergétique poussiéreux qu'il avait pris pour un simple katana au début, il voyait son équipe, constituée de membres tous souriants, remplis de bonne humeur. Il discutait pour la dernière fois avec Hastings, il partait pour la mission à bord du grand hélico. Puis, il se rémorait l'hécatombe qui l'avait bouleversé, il voyait l'opération tourner au désastres, il voyait ses camarades tomber devant ses yeux, puis il se voyait, telle une bête sauvage assoifée de sang en train de massacrer plusieurs centaines de personnes qui n'avaient fait que remplir leur devoir. Il se voyait en train de combattre le mystérieux Ryugami, qui restait encore une énigme. Il se voyait, dans son combat acharné contre John Mac Vish, puis en train de verser des larmes devant le feu qui brulait le corps du soldat décédé, en serrant l'arme de celui-ci dans sa main. Puis, son infiltration dans la base ennemie, sa rencontre avec Drake, l'homme qui ne laissait jamais transparaître ses émotions. Puis il se voyait, en train de parler avec Brain, puis quelques minutes après, être transporté à l'intérieur de sa conscience, et se faire révéler toute la vérité à propos de ses origines et de l'Armée par Brain. Il voyait sa discussion avec Major, l'homme qui respectait chacun de ses soldats en tant qu'humain et non comme un pion. Puis sa longue marche dans la neige, pour arriver à l'endroit final, cet entrepôt. Il voyait son combat avec Fury, l'homme qui avait été dominé par sa colère mais qui avait un bon fond. L'interruption de Worstein... De longues larmes coulaient le long de ses joues. Un petale blanc de fleur de cerisier vint se poser sur sa main droite, comme par enchantement.

    -Dès le moment où je suis né, j'étais déjà mort. Je n'ai pas ma place dans ce monde. Ce monde n'a pas besoin de machines à tuer comme moi. Il est mieux sans. Je dois laisser le monde tel qu'il est.
    Il serra le poing.
    -Qui suis-je vraiment?
    Il ouvra les yeux.
    -Je ne suis... rien.
    Il posa sa main sur un bouton rouge rouillé où était marqué en lettres un peu effacées "Self-Destruction". Il appuya.
    Il y eut un grand éclair blanc, un bruit de tonnerre assourdissant. Puis plus rien, le grand noir. Le néant.



    Fin


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