• Chapitre IX: L'homme qui aimait ses fils

    Chapitre IX: L'homme qui aimait ses fils

     

    Drake l'emmena donc voir "Major", qui était apparemment le chef du QG. Pour une fois, Zenith n'eut pas à emprunter un long dédale de chemins, le trajet était simple: il y avait de grands couloirs au sol métallique , d'où on pouvait ressentir un peu le froid qu'il faisait et où quelques gardes patrouillaient, avec seulement quelques bifurcations de temps en temps. Il finirent par arriver devant une porte métallique. Drake ouvrit la porte, lui fit signe d'entrer, et encore une fois, resta à l'exterieur. Zenith entra.

    La pièce était beaucoup plus modeste, par rapport au bureau du Président Gantz. Des cartes et des plans d'attaques était fixés partout sur les murs. Derrière un bureau en bois, un homme était debout, de dos, visiblement en train de fumer un cigare, avec un manteau posé sur les épaules. Il se retourna vers Zenith sans dire un mot. Il avait un visage dur et des cheveux blancs, il devait avoir la cinquantaine. Sur son uniforme, de quelques médailles était accrochées.
    -Bienvenue, petit rejeton de l'armée.
    -Salut.

    Il remis son cigare dans la bouche, le retira et souffla quelques ronds de fumée.
    -Qu'est ce qui t'as pris de venir ici?
    -C'est ma mission.
    -Réponse plutôt classique.
    -Je n'en voit pas d'autres.
    -Mais sinon, je t'en pris, assis toi.

    Il y avait une chaise à côté de Zenith. Ca n'avait certes rien à voir avec les chaises confortables de chez le Président. Il s'assit.
    -Tu t'es fait manipulé de bout en bout, c'est ça?
    -Apparemment.
    -Dis donc, tu n'es pas très bavard. Je vais pas te manger tu sais.
    -Je suis censé être un prisonnier de guerre.
    -T'en fais pas pour ça. Ici, on a peut être des tronches de gorille, mais on a un coeur, un vrai.
    -Qu'est ce que vous voulez dire par là?
    -Sais-tu pourquoi nous sommes devenus révolutionnaires?
    -Euh... Non
    -Pour la liberté. Pour être libres. Ici, on agit tous selon notre conscience. Nous ne sommes pas des pions manipulés par quelques personnes.
    -Etre libre... Mais dans ce cas, pourquoi John Mac Vish cherchait toujours la liberté si c'était un révolutionnaire?
    -Mac Vish... Un homme au passé tourmenté... Pour certaines personnes, la liberté va plus loin. Tu comprendras un jour... Parce que, pour toi aussi, la liberté, tu devras chercher longtemps avant de la trouver . C'est ce que Mac Vish à voulu te dire j'imagine. C'est aussi pour trouver cette liberté qu'il t'as défié. Et il a voulu que tu continue son combat en te transmettant le titre de super-soldat.
    -Comment vous savez ce qui s'est passé?
    -Ici, nous sommes tous frères, le combat d'une seule personne nous concerne tous, quelle qu'elle soit, quelle que soit son rang. Tous les soldats sous ma responsabilité sont comme mes fils.
    -Et vous, pourquoi vous vous battez?
    -Pour donner cette image au monde entier.
    -Je vois...

    Il fit de nouveau quelques ronds de fumée. Zenith dit:
    -Je ne vous ai même pas demandé votre nom.
    -Mon nom est Frederik Ivanovitch, mais on m'appelle Major

    Zenith pensa "Ivanovitch... Ce serait le père de Hastings, enfin, Vladimir? Mhhh... Je ne peux pas lui demander ouvertement, mais il faut que je sache."
    -Comment avez vous rejoins les révolutionnaires?
    -Tu pose beaucoup de question pour un gars qui est censé être prisonnier. Mais peu importe, je vais te le dire puisque tu me l'as demandé.


    Son visage paru s'assombrir, il souffla encore quelques ronds.
    -Mmmmh... C'est une longue histoire... Avant je vivait en Russie, puis à 20 ans, j'ai déménagé aux Etats-Unis pour trouver un bon travail. C'était l'époque où Arkantia était la puissance du changement, celle qui inspirait au meilleur avenir, quand elle n'avait pas encore révélé ses réelles intentions. Puis, j'ai eu un enfant, mais la même année où il est né, Gantz à été élu et les grandes épurations d'Arkantia ont commencé. Tous les étrangers étaient envoyés aux travaux forcés. Alors j'ai décidé de sauver au moins mon fils, je lui ai fait de faux papiers avec un nouveau nom et je l'ai confié à une famille de confiance que je connaissais depuis quelques années. Puis, ma femme et moi, on a été envoyés dans les camps de travail. Ca a duré pendant plusieurs années, j'ai vu ma femme mourir dans mes bras d'épuisement.
    Il fuma encore une fois son cigare.
    -Mais dans le même temps, le mouvement révolutionnaire passait à l'action et menait de nombreuses attaques au Mexique, là où j'avait été envoyé. Un jour, une rumeur circulait que les révolutionnaires avaient mené une attaque à quelques kilomètre de là où était. Alors l'espoir de la liberté, même infime, à fait remonter en moi toute ma colère, celle de mon fils perdu, de ma femme morte, de tous les morts causés par Arkantia. Et le soir même, j'ai organisé un soulèvement dans notre camps. Tout le monde n'attendait que ça et c'était comme si on s'était tous donné le mot. Les vigiles ne s'attendaient pas à ça. En quelques heures seulement, on tué tous les gardes et on s'est échappés. Et on a eu de la chance, un avion révolutionnaire nous a repéré, et on a été finalement sauvé par des convoits révolutionnaires. Et ensuite, je suis devenu ce que je suis maintenant.
    Zenith se dit "Il n'y a pas de doutes possibles, c'est bien le père d'Hastings. Mais... Je ne peux pas lui dire, que penserai-t-il si son fils est un de ses ennemis?"
    -Je... Je suis désolé.. pour votre famille.
    -C'est la vie mon petit... Mais chaque jour, j'espère que mon fils est encore en vie.
    -...
    -Enfin bon, parlons du moment présent et cessons de nous lamenter sur le passé. Tout ce qui appartient au passé est immuable.
    -Ouais...
    -Bon écoute, j'ai conscience que tu t'ai fait manipulé depuis le début par l'armée, et j'ai décidé de ne pas vraiment te considérer comme un ennemi, mais bon, tu as dut déjà le remarquer. Drake t'emmenera dans une chambre de soldat libre, tu pourras dormir sans souçi au moins pour cette nuit. Le lendemain, tu seras libre de faire les choix que tu voudras. Mais si tu veux reprendre ta mission, meme si j'ignore à quoi elle consiste, en dehors du QG, les soldats n'ont pas reçu d'ordre, et tu seras considéré comme un ennemi.
    -Merci.
    -De rien p'tit gars.
    -Juste une derrière chose...
    -Oui?
    -Est ce que vous m'en voulez pour tous les morts que j'ai causé parmis vos rangs.

    Major fuma son cigare, resta silencieux pendant quelques secondes, puis dit finalement:
    -Tu sais, on ne change pas l'humain.
    Et sur cette phrase, il le salua.

    Zenith rejoignit Drake, qui, toujours aussi peu bavard, le guida jusqu'à son lieu de repos. Il ne lui dit rien à propos de la nourriture, et Zenith entreprit donc de terminer le peu de provision qui lui restait. De toute façon, il pouvait se passer de nourriture pendant plus de temps qu'un humain normal. Puis, il s'allongea sur le lit, pas des plus agréables, en réflechissant à tout ce qui s'était passé récemment: la rencontre avec le mystérieux Ryugami, la mort de John Mac Vish, les paroles de Brain, la vision du monde de Major... Puis, lorsqu'il sentit qu'il allait s'endormir, il reçu un appel sur sa mini-radio. Il se dit "Tiens, c'est bien la première fois". La fréquence affichée était celle de Hastings. Il mit l'oreillette sur son oreille.

    -Zenith?
    -Hastings, c'est toi?
    -Effectivement, c'est bien moi.
    -Il y a un problème?
    -Nan, c'est juste que j'ai du nouveau sur ta mission.
    -Ah?
    -On sait maintenant où est retenu le professeur Worstein.

    Zenith pensa "Worstein... J'ai toujours pas entendu parler de lui ici..."
    -Et... C'est où.
    -Grâce à une puce intégrée dans ton corps, on peut savoir où tu es. Et l'endroit ou est retenu Worstein est un entrepôt qui est situé à environ un jour de marche vers l'Ouest depuis ta position. Je t'envoie les coordonnées sur le mini GPS qui est intégré à la mini radio.
    -Okay.
    -Et sinon, juste encore une chose...
    -Oui?
    -Je ne peux pas trop t'en dire, mais comme je t'aime bien, je vais te donner un conseil: méfie toi des gens du haut.
    -Ok...Merci, je me souviendrai de ton conseil.

    Bien sur, en réalité il le savait déjà, mais le fait qu'Hastings lui donne ce conseil confirmait bien tout ceci. Zenith fut tenté de dire à Hastings qu'il avait trouvé son père, mais il se ravisa: "Nan... Pas maintenant, c'est pas encore le moment, je lui dirai quand je le reverrai en face."
    -Bon, j'ai beaucoup de travail, je te laisse dans ta mission. A la prochaine.
    -Ouais... A la prochaine.

    Zenith rangea la mini radio et les oreillettes, puis se réallongea sur son lit. Est ce qu'il devait terminer la mission? Oui, il voulait aller jusqu'au bout, il était proche du but, il voulait avoir le coeur net sur tout ceci, voir comment ça se terminerai. Il se perdit dans ses pensées en sombra dans un long sommeil.


    A suivre...


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