-
-
Je veux vous parler aujourd'hui d'un manga très vieux, et toujours en cours, qui est assez connu, et que je considère comme l'un des chefs-d'oeuvres de la bande dessinée japonaise: Berserk.
Berserk c'est quoi?
Beserk, c'est un Seinen/Dark Fantasy, qui conte une histoire sombre dans un monde fantasy, mêlant chevaliers, royaumes, démons, etc... Il se centre sur l'histoire de Guts, un mercenaire errant au passé très sombre, condamné à se battre chaque nuit contre des revenants et des démons jusqu'au lever du jour. Sa proximité avec la mort constante, son passé sombre, et son quotidien rempli de combat le pousse parfois aux limites de la raison et le rendent totalement berserk.
Amateurs de Shonen gentillets, passez votre chemin, ce manga est sombre, et très violent, que ce soit physiquement ou moralement. Oubliez les dark-émo, les kuudere, les types froids au coeur d'or, le héros est sombre et sa personnalité est assumée jusqu'au bout, il est réellement sans pitié, et le monde dans lequel il vit est très sombre, massacre, torture et viols sont au rendez-vous. Si vous pensiez que votre héros favori de manga a eu un passé sombre et difficile et que vous vous dites "oh putain le pauvre", laissez tout tomber, je n'ai jamais vu un héros de manga, ou même un personnage de manga avec une vie aussi merdique que Guts, dans le sens où le destin semble vouloir le pousser à bout. (déjà qu'on on nait en contrebas d'un arbre à pendu, en dessous des cadavres, et qu'on se fait violer en étant enfant, on part sur de "bonnes" bases).Ok c'est bien tout ça, mais tout ça là, ça fait un portrait assez sombre et décourageant du manga, pourquoi le lire?
1. Les dessins sont ma-gni-fiques, très honnêtement, le dessin a niveau de précision à chaque planche qui est incroyable, les soldats, les décors, les armures, les batailles, tout est extrêmement précis et clair à la fois. Et on se rend encore plus compte de la beauté du dessin quand on a le manga version papier sous ses yeux.
2. Le héros est superbe et étrangement attachant. Malgré sa froideur et sa cruauté, on le suit avec plaisir dans sa lutte pour espérer renverser le destin et sortir de la boucle négative dans laquelle il est piégé. Et plus l'histoire avance, plus on commence à observer le conflit interne entre l'humain qui veut conserver une part de son humanité même à travers tous ces combats et ce sang, et la "bête" au fond de lui qui ne demande qu'a abandonner toute humanité pour ne plus être retenu au coeur des combats.
3. L'antagoniste. L'antagoniste principal est juste incroyable, je n'ai jamais vu un ennemi de manga pour lequel mes sentiments et mon impression sont aussi controversés, on ne sait jamais vraiment si on doit l'haïr ou le soutenir, on ne sait jamais que ressentir à son égard et on est toujours tiraillés par plusieurs sentiments, et cela s'accroit au fur et à mesure de l'histoire.
4. L'univers et le contexte général. Si vous en avez marre des Shonen culculs et répétitives, ou même des Seinen un peu classiques (même si en général, les seinen sont biens), ce manga est pour vous: trame sombre, univers dark et sans pitié, personnages extrèmement attachants et intéressants.
En bref, si vous voulez un manga un peu hard et qui n'aura de cesse de vous tirailler entre plusieurs sentiments et impressions, lisez le!
Il y a deux adaptations animées, une de 1998 qui date un peu et qui retrace le grand arc flash-back de l'histoire, le passé de Guts, ce qui correspond à la partie la moins sombre du manga. Et l'autre adaptation est une succession de trois films, de 2014 (je crois), qui en gros recouvre la même période que l'anime. Personnellement j'ai regardé l'anime, mais c'est pas indispensable, de un parce que malgré le fait que ce soit un anime, le manga a un rendu bien plus horrifique, et de deux, parce que dans tous les cas, il ne couvre qu'une petite partie de l'histoire.
Voici un lien pour lire les scans, le manga est toujours en cours mais les chapitres paraissent moins souvent, les scans sont en anglais, je n'ai pas trouvé de lien pour les scans en français: http://mangafox.me/manga/berserk/
Je précise bien pour être sûr: le manga est hard, physiquement et moralement, il y a des scenes de viol, de violence gratuite, de torture, etc... Esprits sensibles, abstenez vous, même si il est dur de passer à côté de tel chef d'oeuvre.
6 commentaires -
Voici un petit enregistrement d'un petit arrangement de U.N. Owen was her, le theme de Flandre Scarlet, un peu modifié.
Désolé pour le siège qui grince et les fausses notes ^^'
votre commentaire -
-
" Et je vis un cheval blanc, et celui qui le montait avait un arc, une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur, et pour vaincre encore. "
J'ignore si quelqu'un lira ces écrits un jour, mais si ce jour venait à arriver tout de même, alors que celui qui lira ces mots, que je trace de ma plume en ce moment même, prenne le temps de lire jusqu'au bout.
Je sens mon dos crier de douleur au moment où j'écris, et les phalanges de mes doigts craquent douloureusement pendant que je trace ces mots. Je sais que mon temps approche de sa fin, et c'est pour cela que je tiens à rédiger ce testament, cette mémoire d'une époque dont les temps se souviendront comme l'une des plus noires de notre histoire. Mon nom importe peu, je ne suis qu'une personne parmi tant d'autres, et j'ai été témoin d'évènements qui ont renversé l'ordre du monde, qui ont provoqué la fin d'une ère, et dans quelques années, l'on dira: "c'est là que tout a commencé."
Je suis né au cœur de la civilisation romaine, et je remercie aujourd'hui encore les dieux de m'avoir épargné jusqu'à ce jour.
Rome, berceau d'une civilisation qui aura traversé les siècles, qui aura bâti le plus grand empire jamais porté sur cette terre. Nous étions les maîtres, et tous les peuples autour de nos frontières se cachaient dans l'ombre par peur que nos armées déferlent sur leurs territoires. Nous nous croyions invincibles... Et pourtant, la menace vint de là où on ne l'attendait pas. Notre élite, qui dirigeait l'empire du haut du sénat, était corrompue depuis des années. Complots et trahisons ne cessaient d’entacher la crédibilité de notre puissance. Le pouvoir avait été divisé en deux, Ouest et Est, et pendant que nous étions trop occupés à nous chamailler dans nos querelles internes, une énorme menace se levait à l'Est. Nous pensions que notre toute puissance seule suffisait à tenir les barbares autour de nos frontières, mais nous nous trompions lourdement. Le froid devenait de plus en plus tenace, les hivers de plus en plus longs, la famine se propageait, et dans ce climat terrible, un peuple sut tirer avantage de ce contexte, un peuple nomade venu des lointaines steppes de l'Est. On les appelait les Huns.
Ils avaient voyagé depuis le lointain est à la recherche de plaines plus fertiles. Et c'étaient de redoutables cavaliers, un peuple guerrier qui écrasait tous ceux qui étaient sur leur chemin. Nous n'avons pas prêté attention lorsque les peuples à l'est de notre empire se firent soumettre sous le joug de ce nouvel ennemi. Nous n'avons prêté attention lorsque nos voisins les Sassanides se firent piller par leurs redoutables cavaliers. Et avant que nous ne comprenions ce qu'il se passait, tous les peuples à l'Est se pressaient contre nos frontières pour fuir la menace des Huns. Mais naïfs comme nous l'étions, nos élites ont d'abord pensé que ces "barbares nomades" pourraient être utilisés à notre avantage. Des milliers de mercenaires furent recrutés dans leurs rangs pour repousser les barbares germaniques qui tentaient de nous envahir. Mais la menace venait de partout. Comme la torche qui allume un brasier, les Huns avaient provoqué indirectement des attaques barbares de tous les côtés. Et alors, pendant que lentement notre Empire commençait à s’essouffler, les Huns, devenaient eux de plus en plus puissants. Ils avaient forgé un empire en assimilant tous les peuples qu'ils avaient vaincus, principalement des Germaniques. Ils étaient devenu les maîtres et nous les esclaves.
C'est alors que leur roi, Ruga, décéda, et que sa succession fut prise par une dyarchie, deux jeunes guerriers, neveux du précédent roi. C'était alors la première fois que nous entendîmes ce nom: Attila.
Avec son frère Bleda, il régna sur les Huns. Mais leur politique fut bien plus agressive qu'auparavant. Alors qu'avant, ils s'étaient contentés d'entretenir des relations plus ou moins cordiales, ils commencèrent à pénétrer sur nos terre et infliger une grande pression, en nous proposant des traités totalement inéquitables, bien que "imposer" serait un terme plus adapté. Parmi les conditions de ces traités, figuraient des paiements onéreux en leur faveur. Mais notre gouvernement semblait incapable de faire la moindre protestation contre eux. Ainsi ils continuèrent à s'étendre, pendant que nous nous pliions à leurs conditions.
Et ce fut dans ce contexte que les Sassanides décidèrent de nous attaquer, et ils nous prirent l'Arménie. Le gouvernement de l'Empire d'Orient envoya alors ses forces pour répliquer, mais ce fut une grande erreur. Alors que nous faisions naïvement confiance aux Huns, ceux ci profitèrent de l'occasion pour déferler sur nos terres en Orient. Pour la première fois, nous avons découvert ce que signifiait vraiment la terreur Hun: nos villes pillées et brûlées, nos femmes et nos enfants égorgés, il ne restait rien dans leur sillage. Mais pendant cette période, c'était surtout Bleda qui menait les offensives, Attila restait dans l'ombre de son frère et nous semblait plus pacifiste. Au final, ils se retirèrent après des négociations de paix désespérées qui portèrent la honte à jamais sur notre empire.
Puis l'improbable se produisit. La nouvelle nous arriva: Bleda avait été assassiné, Attila devenait le roi unique des Huns. Pour nous qui voyions Attila comme un personnage plus reculé, ce fut une véritable surprise, et nous ne savions désormais plus à quoi nous attendre. Pour la première fois, le nom Attila vint véritablement au devant de la scène, et nous l'avons alors appelé Roi des Huns. Au début, nous pensions avoir affaire à quelqu'un de moins agressif et plus pacifiste que son frère Bleda, mais nous avons vite compris quel genre de personnage il était. Il humiliait nos diplomates, et nous fit vite comprendre que nos Empereurs, qui vivaient dans la richesse et l'opulence, le répugnaient, et que nous allions devoir apprendre à le craindre. Et, en effet, ses menaces n'étaient pas lancées en l'air. Lorsqu'en l'an 447, un séisme ébranla Constantinople et apporta une grande famine, il déferla avec ses cavaliers ô tant redoutés une nouvelle fois sur les terres de l'Empire d'Orient. Nous vîmes alors qui était vraiment cet homme. Il chargeait dans la bataille avec ses hommes, plus dangereux et plus effrayant encore que toute son armée réunie. Il possédait cette étrange épée, que les siens appelaient l’Épée de Tengri, grâce à laquelle, tout son peuple lui obéissait comme un seul homme. Il était bien le digne roi de ce peuple guerrier, et son habileté au combat n'avait d'égale que la férocité terrifiante de ses guerriers. Après avoir apporté le feu et le sang sur nos terres, il arriva aux portes de Constantinoples. Notre empereur d'orient, Théodose deuxième du nom, renforça la capitale du mieux qu'il put, mais alors, contre toute attente, Attila se retira tout simplement, avec son énorme butin, c'était un nouveau coup de honte, d'autant qu'ils avaient écrasés nos troupes.
Le roi des Huns, victorieux, tenta de faire passer des conditions de paix outrageantes. Mais Théodose fit trainer les négociations en montant un complot pour assassiner Attila. Malheureusement, il se fit dénoncer, le complot fut un échec total et apporta une nouvelle fois la honte sur notre peuple. L'empereur parvint tout de même à faire trainer les négociations jusqu'à parvenir à des conditions "acceptables". Mais tout ceci nous avait fait perdre en crédibilité, et Attila se savait en position de force.
Alors, Théodose mourut dans un accident de cheval, et le nouveau parti qui lui succéda s'opposait farouchement à Attila. Mais c'était trop tard, l'empire d'Orient avait été trop affaibli, et nous n'avions plus les moyens de nous opposer à celui que les chrétiens surnommaient le Fléau de Dieu. Celui-ci d'ailleurs semblait s'être désintéressé de l'Orient, puisqu'il commença à s'opposer dès lors à l'Empire D'Occident, alors qu'il continuait d’agrandir son territoire jusqu'en Gaule.
En l'an 450, d'étranges évènements se produisirent dans l'empire D'Occident. L'Empereur Valentinien troisième du nom, tentait d'écarter sa sœur Honoria du pouvoir, en la retenant à Constantinople et en la mariant à un vieux sénateur. L'avidité du pouvoir fut le grand pêché de cet empereur puisqu'Honoria prit une décision inattendue en demandant de l'aide à Attila, et en lui envoyant sa bague.
Mais le grand Roi de Huns vit cela comme une demande en mariage, et il réclama comme dot la Gaule romaine. J'ignore si il était insensé ou bien si il ne servit de ces évènements comme d'un prétexte, mais toujours est-il qu'il forma une énorme armée, avec ses alliés, Gépides, Ostrogoths, Alains, Alamans, ... après avoir déclaré la guerre à l'Empire d'Occident, suite au refus du "dot" de l'empereur. Et puis, il déferlèrent. Tel un raz-de-marée, ils inondèrent la Gaule, et enragés par la résistance qu'ils rencontraient, se montrèrent plus cruels qu'ils ne l'avaient jamais été. Les villages étaient rasés, les civils étaient égorgés ou brûlés, Attila ne laissa place à aucune pitié. Les Chrétiens prièrent leur dieu avec plus de ferveur que jamais, mais il semble que, que ce soit nos dieux ou leur dieu unique, tous semblaient nous avoir abandonnés depuis longtemps. Cependant, il rencontra une résistance farouche à Paris et Aurelianum, sois disant grâce aux saints de ces maudits chrétiens. Et cela laissa le temps à notre empereur de former une alliance avec les Wisigoths, et finalement une grande armée vint contrer l'avancée des Huns et leurs alliées, composée de l'armée romaine commandée par le brave Aetius, ainsi que l'armée des Wisigoths, menée par Theodoric. Une bataille décisive se déroula aux champs catalunniques, et le sang coula tellement que l'herbe devint stérile pour plusieurs dizaines d'années. Et, miraculeusement, nous parvînmes finalement à remporter la victoire. L'histoire se souviendra de ce jour comme la première fois où une défaite fut infligée à Attila l'invaincu, mais malheureusement, ce fut aussi l'unique fois où il fut défait. Il se retira se la Gaule, laissant derrière lui un air chargé de fumée et de sang. Nous étions tous euphoriques d'avoir défait le roi des Huns, et nous pensions qu'il ne se montrerait plus pour quelques années.
Grand mal nous en prit.
Enragé par sa précédente défaite, et mis sous pression par le besoin de conserver son autorité sur son empire, Attila déferla sur l'Italie à peine un an après sa première défaite. Ce fut un massacre. Les villes tombèrent les unes après les autres, et ses cavaliers de l'apocalypse avançaient dangereusement vers Rome. Une délégation fut envoyée en désespoir de cause, avec le pape Léon et d'anciens hommes importants. Ils parvinrent par miracle à négocier un traité de paix, au prix d'un lourd tribut. Mais il est important de souligner que si ce traité fut accepté, c'est uniquement grâce au soutien de l'empereur Marcien, de l'Empire d'Orient, qui attaquait alors l'empire d'Attila à l'Est, pour tenter de le mettre sous pression. Mais même si au final, Rome fut sauvée, Attila était encore une fois victorieux, et son butin était grand. Loin était le temps de la glorieuse Rome, le prestige des restes de notre empire était entaché de honte à jamais.
Les deux Empires restèrent alors soudés pour dissuader Attila d'une autre campagne contre Rome. Mais bien que dans la bouche des empereurs, cela était un retour dans l'équilibre des forces, j'avais plutôt l'amer sentiment que nous étions simplement en train de lutter pour survivre et que payer un tribut pour le Fléau de Dieu était devenu normal aux yeux de tous.
Mais même le Fléau de Dieu en question n'était pas immortel. Il s'éteignit brutalement et mystérieusement un an après notre défaite, au soir d'une nuit de noce. Les causes de sa mort restèrent mystérieuses mais certaines rumeurs racontaient qu'il se serait étouffé pendant son sommeil d'un saignement nez, étant ivre mort.
Sa mort aurait dû être une véritable joie direz vous? Non, même si en un certain sens, nous étions soulagés de voir le grand Attila disparaître, il nous restait encore l'amère vision de notre empire, plus faible que jamais. Et bien que l'empire Hun ne tarda pas à s'effondrer et que le peuple tant redouté s'en retourna vers l'Est, tous les peuples germaniques désormais libres jetèrent leur rancune sur les restes de notre Empire.
J'ai pu survivre jusqu'à ce jour, et mon vieux corps va pouvoir s'éteindre paisiblement de vieillesse et non pas égorgé ou brûlé par un barbare. Ce sera ma seule consolation.
Je n'ai peut être pas eu l'occasion de voir Rome tomber définitivement, mais je sais que cela ne tardera pas. La gloire est terminée depuis longtemps maintenant, et nos empereurs trôneront bientôt sur des ruines. Si il ne m'a pas été donné la chance de connaître de mon vivant l'apogée de Rome, j'espère au moins que les générations futures tireront enseignement de cette leçon, que notre propre arrogance fut ce qui précipita notre fin. Et si les Huns n'auront pas été ceux qui détruiront définitivement Rome, ils auront été ceux qui ont provoqué sa chute.
Tout a commencé lorsque des cavaliers émergèrent de l'Est. Si nous avions été moins naïfs, nous aurions pu empêcher que ces petits cavaliers nomades deviennent les cavaliers de l'apocalypse, et leur roi, la mort personnifiée.
C'est une période sombre de l'histoire que nos enfants apprendrons à redouter, lorsque ces terres seront redevenues fertiles.
Trop de morts jonchent les terres, et des cadavres continueront d'affluer pendant encore plusieurs années.
L'air était chargé de fumée et de sang.
C'est ici que tout a commencé.
votre commentaire